Je te remercie, l’oleh Radach est bien arrivé

Bon, ce matin, je vais répondre à ma cop’s, The Sefwoman, que tout le monde connait, et qui m’a gentiment reçu dernièrement, moi l’oleh Radach.

« Salut The Sefwoman, je suis bien arrivé B’h.

A l’aéroport, mes amis d’oulpan, les hindous, les mexicains et les yougos m’attendaient tous avec un joli ballon « BarouR Aba ».

Oui oui… BarouR… C’est comme ça qu’on dit ici. Ça se prononce comme Razak (quand un Rabad t’a fait mettre les tef, bon, toi tu n’es pas tellement concernée), et comme MaRemoud Abbas, le Ramas, et les Rayalims.

Routspa !

Enfin, on pense que c’est ça, jusqu’au jour où tu remarques le regard des gens.

L’oulpan, c’est pas facile. Des devoirs à n’en plus finir. 3 Ans, c’est ce que tu disais. 3 ans c’est l’âge que tu as justement l’impression d’avoir quand tu débarques ici. Faire ses courses, lire un prospectus, prendre le bus, il faut tout ré-apprendre.

Alors au début, tu passes ton temps sur des groupes Facebook comme TSQTAFTAQ (NDLR : Tu sais que tu as fait ton Alya quand…), à raconter ta vie et voir comment se débrouillent les autres au quotidien. Ça va un temps, l’intégration est compliquée.
En France tu étais le Juif, en Israël tu es le Tserfati.
Mais une fois que tu as passé le cap, tu es définitivement, Israélien.

Je suis venu 4 jours, c’est vrai, mais tu as oublié de préciser qu’en 4 jours j’ai fait plus que ce que n’importe quel Français n’aurait fait, avec ses petites capacités de Français. L’Israélien, ses forces, elles se sont multipliées.
Mise à part le dentiste et les soldes, j’ai aussi été pointé au RSA, renouvelé mes droits à la sécurité sociale, refait ma carte d’identité, mon passeport, couru chez Tati Barbes pour acheter quelques kchouchims pour les neveux, fais des courses pour mes oncles et tantes (Tata Rachel, elle adore les endives, et ici, ça coûte un bras, et tonton Georges qui rêve de goûter la baguette française, un croissant au beurre, un bon fromage qui pue et la bouteille de merlot qui va avec).

Cette force, elle vient surement du fait que tu te lèves à 5h30, et pas à 07h30, comme à Paris.

Le démarrage de la journée est difficile. La fin aussi. D’ailleurs, c’est ta fin de journée qui donne le top départ au lendemain.

Toi, tu rentres du boulot, tu récupères des enfants, l’école juive c’est cher toussa toussa tu m’a déjà fait le récap, mais, la cantine, hein, la cantine, tu la kiffes ?
Parce qu’ici, après oulpan, devoirs et compagnie, tu récupères tes mômes, tu t’occupes d’eux, toussa toussa, et tu dois leur préparer leur déjeuner du lendemain.
Ici, pas de cantine (sauf très rare cas).
Alors tu fais une boîte avec ce que tu penses être le meilleur pour eux.

Un truc équilibré, sain, et pas calorique. Une protéine, des légumes, un fruit, des céréales. Une sorte de repas qui sort de chez Weight Watcher.
Et le soir, tu retrouves la boite, les ingrédients sont les mêmes, mais, la gueule du repas est fracassée.
Tu finis par faire comme tout le monde, un paquet de bambas, une pita Roumous harissa thon omelette, et une galette de riz. Important la galette de riz. Pour le féculent.

J’ai bien essayé de te convaincre Motek Kapara Sababa de venir nous rejoindre ici, où la vie est difficile, chère, et dangereuse.

  • Difficile, très difficile. Le soleil tape trop fort, dès le réveil. Si tu es blanche de peau, non seulement tu brûles, mais les locaux te prennent pour une touriste. Dur à avaler.
    Et puis, quelque soit l’endroit où tu marches, des odeurs venues d’un autre monde t’envahissent. Pizza, laffa, kefta, bourguère, falafèl, c’est difficilement soutenable. Beaucoup n’ont pas tenu. Ils ont attrapé des maladies graves, et pris 50 kg la première année.
  • Vie chère, très chère. Ici, quand tu fais un plein pour la maison, tu ne t’en sors pas à moins de 500 Sh. Tu te rends compte ? Entre les parguit des enfants, les shnitzels surgelés, les plats principaux Roumous TeRina, la chamenet, le lait sous vide… « Rami Levy m’a tuer ».
  • Dangereuse, très dangereuse. Le taxi. Tu risques ta vie tous les jours. Il conduit comme ton fils. Sauf que là ce n’est pas une auto tamponneuse. Le bus. Il te demande son chemin toutes les 10mn. Le conducteur, on l’a flanqué là après l’armée, il sait à peine comment s’appelle ta ville. Les djouks. Des cafards volants prêts à t’empaler, toi qui renifle le pois chiche à 200mètres. Et bien sur. La guerre. Tous les 36 mois à peu près, tu es obligé de courir te cacher dans la pièce d’a côté. A cause d’un tir de roquette qui se passe à 300km de chez toi.

Mais, tu viendras quand tu en ressentiras le besoin.

PS : le Rayal aux habits verts, que tu as rencontré l’année dernière quand tu es venue squatter 4 semaines chez moi, en plein mois d’août, pendant que je bossais, il attend toujours de tes news, « hirsss serfati ».

PS2 : J’espère que j’ai pas trop accaparé ton temps. Je suis à la plage pour ma pause déj, tiens, une petite photo live, juste pour le kiff :

bord de mer Israel

The Sefman »

Bon allez, j’appuis sur Envoyer. J’espère qu’elle le prendra pas mal… Je l’adore.

6 réflexions sur “Je te remercie, l’oleh Radach est bien arrivé

  1. « j’ai aussi été pointé au RSA, renouvelé mes droits à la sécurité sociale… » Tu n’es pas Israelien toi, désolée, tu es un VRAI français!

  2. Rigolo meme si aussi faux que la sefwoman. Apparemment tu n’as jamais vecu en Israel autrement que comme touriste.
    Ce n’est pas rayalim mais h’ayalim ; le cout de la vie est cher mais moins quen France, surtout les fruits et legumes qui valent le tiers ; la bouffe est aussi nettement plus saine ; et on trouve dexcellentes baguettes et de trs bons croissants etc
    Je ne veux pas faire le lourd mais yen a marre de ces stereotypes debiles completement decales de la realite israelienne.

      • michael 10 ans que je vie en israel et je te garantie c est plus que vrai! excellent article qui dénonce avec humour les travers de l’alya- meme si malgrés tout on est content d’etre la!

      • Ben moi ca fait 14 ans et je t’assure que non c’est faux. J’etais encore recemment en France et pas a Paris ou tout est mega cher. Et bien meme en province presque tout valait plus cher qu’en Israel a part les yaourts. Et la qualite de la bouffe, c’etait tres variable avec enormement de bouffe industrialisee a mort et ignoble et quelques trucs terroirs excellents. Je passe sur le reste, comme les conducteurs dans le sud de la France qui font passer les Israeliens pour des gens calmes et lents. Donc sors de ton cocon de francais et vois la realite en face.

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